Le télétravail a longtemps été un privilège réservé à quelques métiers et ne peut concerner tous les emplois. Mais depuis la crise sanitaire, le travail à distance s’est imposé à grand nombre d’entre nous et constitue désormais une nouvelle norme. Selon la DARES (avril 2020), dès le début de la pandémie, un actif sur quatre était déjà en télétravail. De nos jours, il est assez courant de trouver des offres de poste 100% à distance ou hybrides.
Que penser de la progressive normalisation du télétravail ? Est-ce une bonne ou mauvaise nouvelle pour notre santé mentale ?
Certaines recherches présentent le télétravail comme un atout mais attention… à certaines conditions. Tout dépend du cadre, du soutien et de la fréquence.
Télétravail : un impact globalement positif (quand il est bien encadré)
De nombreuses études montrent que quand le télétravail est bien encadré, il peut avoir des effets positifs sur le bien-être au travail. Il s’inscrit d’ailleurs dans les politiques de soutien organisationnel et d’amélioration de la qualité au travail.
On lui attribue plusieurs bénéfices :
1. Moins de stress et de fatigue
- La réduction des temps de transport réduit significativement la fatigue physique et mentale
- La liberté d’organisation que permet le télétravail engendre une meilleure gestion du temps
- Le télétravail favorise un meilleur équilibre vie personnelle et professionnelle
2. Une meilleure concentration et une plus grande autonomie
- Moins d’interruptions et moins de difficulté à de concentration liées aux open spaces
- Plus d’autonomie dans l’organisation de ses tâches
- Un sentiment de maîtrise de son travail renforcé, en lien avec l’autonomie
D’ailleurs les chercheurs Gajendron et Harrison expliquent que quand le télétravail est pratiqué à temps partiel, les effets sont encore plus positifs :
- Une hausse de la satisfaction professionnelle
- Sentiment d’efficacité accru
- Moins d’épuisement émotionnel
Les risques du télétravail
Si le télétravail est plutôt connoté positivement dans la société, certains cherchent s’interrogent sur les risques qu’il peut engendrer. En effet, lorsqu’il est mal encadré ou excessif, ses effets peuvent devenir délétères.
1. Isolement social et professionnel
- Moins d’interactions informelles (café, échanges spontanés)
- Baisse du sentiment d’appartenance à un groupe
- Risque d’isolement affectif et émotionnel si l’on télétravail plus de 3 jours/semaines
2. Flou entre vie pro et perso
- Disparition des « temps de transition » entre travail et repos
- Tendance à travailler au delà des horaires
- Difficulté à se déconnecter psychologiquement
3. Risque d’épuisement mental
- Augmentation de la charge mental
- Autonomie sans accompagnement provoque encore plus de charge
4. Conditions de travail inadaptées
- Poste de travail mal équipé : mal de dos, tensions musculaires,…
- Problème de confort physique
- Problème de concentration si l’on n’est pas seul chez soi
En conclusion
Le télétravail peut être un levier de bien-être, s’il est flexible, encadré, et accompagné. Mais il peut aussi devenir un facteur de mal-être, d’isolement et d’épuisement, surtout s’il est subi ou mal structuré. Donc, il est important que l’on réfléchisse à la mise en place de règles claires afin d’éviter le surmenage et préserver un équilibre entre la vie personnelle et professionnelle.